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mercredi 17 janvier 2007

La Bible vue par les peintres naïfs haïtiens

Le peintre naif haïtien entretient une certaine familiarité avec Dieu. Faute de pouvoir tutoyer cet être suprême, invisible et inaccessible, il l’atteindra à travers sa progéniture, à travers un Verbe qui s’est fait chair comme dans la Naissance de Jésus de Bourmond Byron ou dans l’Adoration des Mages de Pierre-Joseph Valcin . Plongée solitaire dans le surnaturel, la divinité, l’œuvre naît à la surprise même du peintre comme un jaillissement, comme une tentative de réinventer le fils de l’homme (Naissance de Jésus) ou son visage humain (l’Adoration des Mages). Cette peinture est aussi une façon d’apprivoiser en même temps la vie et la mort : c’est une offrande aux esprits qui aiment les présents, une offrande aux loas jamais rassasiés de remerciements ; c’est aussi une grande respiration d’hommes encore gênés par l’étroitesse de leur place dans le monde mais à la recherche d’un véritable épanouissement .

Tout entier guidé par cette recherche d’intimité avec le Créateur, le peintre naïf invente des modes d’approche dans des styles aussi différents que ceux de P.Obin, de W.Bigaud, de G.Auguste, de A.Grégoire et de Préfète Duffaut. Entre tous ces artistes, un point commun : la liberté de création avec toute sa saveur et son originalité ; jamais ils ne désespèrent de rencontrer ce Dieu qui est bon car «Bon Dieu Bon » dit le proverbe haïtien ; de sorte que tous ceux qui cherchent le vrai Bon Dieu se sont approprié le trésor spirituel, divin, occidental déposé dans la Bible et au nom duquel- étrangement – le vaudou, entre autre, a été persécuté .

Une seule quête, la quête de la liberté, traverse la peinture magique des naïfs haïtiens : elle plonge ses racines dans les vestiges de l’art Taïno découverts dans les hounforts, ces temples du vaudou et le souvenir des grands arbres de Ouidah : d’où, comme l’écrit A.Malraux dans L’Intemporel, «le maintien, la prolifération d’une indépendance des tableaux non moins confondante que l’indépendance arrachée par les troupes de Toussaint Louverture à celles de Napoléon».

Texte offert par Jean Métellus à la Galerie de peinture naïve d'Antoinette Jean dans le cadre d'une exposition sur la bible et la peinture naïve - tous les essais de Jean Métellus.

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Autres tableaux et objets naïfs accompagnés d'extraits (essais ou articles)

  • Toile de F. Joseph et texte d'André Malraux
  • B. Byron et "Les peintres de la rue en Haïti" par Jean Métellus au sujet de l'ouvrage de Mireille Nicolas "Les murs peints d'Haïti"
  • Toile de F. Joseph et article de l'express sur la peinture haïtienne.

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